De la Sage-femme à l'Ostéopathe
« Celui-ci, il est pour toi !... » Les yeux verts de la sage-femme, agrandis par le masque médical qui couvre le reste de son visage, me lancent un sourire complice et intense. C’est ainsi que naquit le premier nouveau-né dans mes mains incrédules. J’avais 15 ans, j’étais bouleversée ! Et rien dorénavant ne pourrait me détourner de ce projet qui me tenait depuis 2 ans déjà : je serai SAGE-FEMME.
Ce métier sans âge, de sororité, au plus près du mystère de la Vie, n’a cessé de me bouleverser. Et je fis le serment en passant mon diplôme en 1989 que je changerai de métier si je m’apercevais un jour qu’une naissance ne fait plus déborder mes yeux…
Ce n’est pourtant pas ce qui a motivé mon orientation vers l’ostéopathie.
A la mesure de la profondeur de ce métier, de ma conscience croissante de la nécessité du respect de la naissance, de l’accompagnement vers la connaissance de soi, du couple, de la relation, qui seuls permettent cette alchimie fondatrice du lien parents-enfant, je reçu la frustration en plein visage. J’étais devenue une excellente technicienne, apte à faire face aux urgences les plus complexes, riche de grandes connaissances, mais totalement démunie devant les douleurs physiques ou psychiques de la mère, du père et de l’enfant dans la périnatalité.
Mes enfants m’ouvrirent la voie, en particulier le deuxième, nourrisson torturé de coliques néo-natales et d’eczéma. La première séance chez Claude ROSSAT, ostéopathe ATMAN formé depuis peu par Maurice POYET, et lui-même fasciné par la naissance fût une révélation. Outre le soulagement immédiat de mon bébé, il m’ouvrait les portes de ce qu’il me manquait pour « servir » là où je voulais être.
Odile BAUDONNEL